Terminales STG et STI

                                                                 (Works of Cal Lane)

Pour consulter les programmes officiels, il suffit de se reporter à l’url suivante :

Il faut signaler d’entrée que des guides généraux  ont été élaborés spécialement pour les jeunes d’aujourd’hui ; ils ne manquent pas d’intérêt. On y trouve les programmes et  les attendus de cet enseignement particulier ; des cours et des sujets.

Je voudrais également signaler deux cours disponibles sur Internet et qui sont tout à fait accessibles et intéressants. Il s’agit du cours  de philo de M. Dubois : un cours est donné et d’autres sont archivés.
Pour une autre approche, on se reportera à l’url suivante: on y trouve des cours, des conseils de méthode, des commentaires d’œuvres, etc. :

Enfin, on pourra consulter avec profit la Banque d’annales d’examens (avec corrigés) :

Donc, ici pas de cours –il y a les liens que je viens d’indiquer et des manuels très bien faits pour les élèves.
Cependant, j’aimerais émettre quelques remarques sur les six notions regroupées en trois grandes sections qui constituent tout le programme.
1)   La culture
– L’art et la technique
– Les échanges
2)   La vérité
– La raison et la croyance
– L'expérience
3)   La liberté
– La justice et la loi
– Le bonheur

1)      Il est souvent difficile pour nos élèves d’imaginer qu’il existe d’autres cultures que la leur qui consiste surtout en albums de musiques d’aujourd’hui et en films récents. Ils parlent de différences de goûts pour expliquer  le fossé qui nous sépare… alors qu’il s’agit, d’évidence, d’un manque constant de connaissances  et de curiosité de leur part. Leur en tenir rigueur n’a aucun sens –pas plus, d’ailleurs, que de nier cette réalité ! Il nous faut donc parfois nous transformer en professeur de culture générale, les accompagner aux musées, leur lire des extraits d’œuvres anciennes, leur faire découvrir un film d’auteur, les inciter à aller au théâtre, etc. Rien n’est perdu de nos efforts consentis en cours et en-dehors lorsque l’un ou l’autre de nos élèves s’éveille à la diversité et à l’universalité.
2)      Les questions qui se posent souvent relativement à la vérité portent aussi bien sur la ou les religions que sur le respect qui serait dû aux opinions individuelles. Vieux débats ! qui peuvent prendre parfois des tournures suspectes. Il faut alors user d’une infinie patience pour faire ressortir de ce genre de « débats » les arguments respectifs et recevables des uns et des autres, et d’en profiter pour accroître leur culture sur ces sujets. Mais la récompense est souvent à la hauteur des efforts : il arrive que le cours s’enrichisse, en plus des notions abordées et dûment débattues, d’un intérêt, d’une curiosité même, pour l’autre différent –ce qui est après tout l’un des objets de cet enseignement.
3)      Quand on aborde les chapitres sur la liberté, il n’est pas rare qu’on se heurte à des opinions bien arrêtées qui ne tiennent pas uniquement à de pseudos schémas adolescents mais aussi à l’individualisme contemporain ardemment revendiqué et qui, trop souvent hélas ! se résume à peu près en ces termes : je fais ce que je veux et mon bonheur, c’est mon affaire ! Que de définitions alors il faut apporter pour produire une argumentation suivie et qui échappe aux seuls intérêts particuliers ! En fait, la globalisation des échanges inquiète nos élèves plus qu’elle ne les satisfait –sauf à ne considérer que les seuls apports technologiques dont ils sont friands. Leur bonheur est régulièrement conçu comme un refuge contre le monde - son mouvement perpétuel et ses malheurs télévisés. Les amener à considérer les liens entre bonheur personnel et bonheur collectif n’est certes pas de tout repos mais est très utile du point du futur de la démocratie ; cela peut aussi les inciter à se concevoir autrement dans leur avenir.

Voici, pour finir, un exemple de corrigé-type  d’un sujet classique donné en classe, et qui tient compte des devoirs rendus par les élèves.


 « La vérité est-elle toujours préférable à l’illusion ? »

          Nous vivons dans un siècle d’images et de divertissements, ce qui favorise nettement l’illusion. Or dans le même temps, la science progresse vers la vérité. Que choisir ? Est-il seulement possible de choisir ? Autrement dit : « la vérité est-elle toujours préférable à l’illusion ? »
Nous définirons d’abord en quoi consistent la vérité et l’illusion. Nous verrons ensuite dans quels cas l’une est préférable à l’autre. Nous terminerons en affirmant que la vérité doit l’emporter sur l’illusion qui ne peut être que passagère.


            La vérité est selon Thomas d’Aquin « l’accord entre l’esprit et la chose » (veritas est intellectus et rei). C’est-à-dire qu’on connaît la chose en la définissant selon l’esprit. Ceci s’appelle une loi. Elle est nécessaire et universelle : elle s’applique à tous, en tous temps et en tous lieux. Elle ne varie pas à moins qu’un paramètre la modifie. Elle permet la constitution de théories qui non seulement sont transmissibles – on les enseigne aux générations suivantes -mais également prédictives.
            L’illusion désigne, dans son étymologie, l’action de se jouer ou de se moquer.   Un mirage dans le désert est une illusion. Ce mirage est lié à notre désir de voir paraître une oasis parce qu’on est tiraillé par la soif. Il ressemble à un rêve dont on espère la réalisation. Le terme finalement s’est répandu pour désigner non seulement toutes sortes de phénomènes virtuels mais aussi des états psychologiques qui apparaissent dans les relations sociales et, également les fausses croyances et les erreurs de jugement.


            La question se pose de savoir dans quels cas relationnels –pour s’en tenir seulement à cela-, la vérité est préférable à l’illusion, et vice-versa.  
Dans la relation pédagogique, la vérité est nécessaire ; on ne peut apprendre aux élèves que les leçons exactes des expériences passées, les théories élaborées par les scientifiques et l’état actuel des connaissances. En sciences comme dans les applications techniques, la vérité seule est nécessaire. Sinon dans tous ces cas il n’y pas de certitude ni de progrès possibles. Dans la majorité des relations humaines (sociale, amicale, politique…), la vérité est la plupart du temps requise. En effet, si je ne peux pas croire en l’autre, en ce qu’il dit comme en ce qu’il fait, alors je m’expose à des ruptures, à la solitude et à la violence. Une promesse non tenue peut avoir des conséquences dramatiques.
Cependant, il se présente des cas très nombreux où l’illusion est préférable à la vérité. Quand une personne est malade, la question se pose souvent à l’entourage de savoir ce qu’on doit lui dire de la gravité de sa maladie, en fonction de sa capacité ou non à recevoir la vérité. Il y a des nouvelles que l’on va taire pour éviter de nuire. L’illusion veut protéger. D’une manière plus générale, l’illusion, ou du moins une certaine dose d’illusion, est nécessaire à la vie en société : ne dit-on pas que la politesse est l’une des conditions des relations humaines ? On apprend des codes, on répète des formules (« bonjour, ça va ? »), de telle sorte qu’on puisse nouer superficiellement des contacts. L’hypocrisie est un ciment nécessaire en ce sens qu’elle cherche à prévenir toute violence, en permettant justement aux relations de s’établir.


            Néanmoins, on l’a bien compris : la vérité est durable alors que l’illusion est passagère.
Si je ne peux pas compter sur la durée et le partage de la vérité, alors aucun ordre constant ne semble possible. C’est parce que je connais les lois de la nature que je peux maîtriser, selon Francis Bacon, les phénomènes ou les faits qui se présentent à mon observation, et produire des objets, des outils. La vérité est en quelque sorte toujours utile.
L’illusion est certes souvent indispensable aux relations humaines comme aux individus. Comme elle peut être de l’ordre du rêve, de la projection ou du projet, elle peut aussi avoir un rôle moteur dans la construction d’une relation comme d’un individu. Souvent la valorisation se nourrit d’illusions.
Mais un projet se doit d’être réalisé, une relation se doit d’être sincère sinon  elle ne dure pas. Bref, si une illusion peut rendre service à un moment, seule la vérité est valable à long terme.


            Après avoir défini les termes, nous avons vu dans quels cas l’une est préférable à l’autre pour finalement statuer que l’utilité de l’illusion est passagère alors que celle de la vérité est durable.
C’est à ces conditions sans doute, lucidement éprouvées, que l’on peut vivre ensemble.